Comme chaque année, le lycée accueille des assistants étrangers dont l'influence est toujours positive sur les cours de langues. Nous Sommes ravis de mettre à l'honneur nos 2 assistants. Voici quelques confidences d'Angie et de Nathan.
Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?
Bonjour, je m'appelle Angie Katheryne Ardila Garcia. Je viens de Colombie où je suis née et j'ai grandi à Bogotá, la capitale. J'ai 30 ans et je suis titulaire d'un diplôme en langues ainsi que d'un master en éducation, avec une spécialisation en didactique des langues étrangères.
Salut ! Je m’appelle Nathan Chervin, et je viens d’Ann Arbor, Michigan, aux États-Unis. J’ai 22 ans, et je viens de finir mes études à l’université de Michigan, où j’ai reçu mon « Bachelor of Science » avec des honneurs dans l’anthropologie biologique. Après cette année scolaire, je retournerai aux États-Unis pour étudier la médecine, commençant un métier comme médecin. Comme loisirs, j’aime la musique et les sports : je joue du piano et du tuba et j’ai joué au baseball, au basket en grandissant. À l’université de Michigan, je faisais partie du Michigan Marching Band, où j’ai joué le tuba. Chez moi, j’habite avec mes parents, ma sœur, deux chats, un chien, deux oiseaux, et un poisson.
Qu'est-ce qui vous a poussés à vouloir être assistants ?
Angie : J'ai décidé de venir en France comme assistante d'espagnol pour plusieurs raisons. Tout d'abord, sur le plan professionnel, cette expérience me permet de découvrir un système éducatif différent, des méthodes d’enseignement et des dynamiques pédagogiques nouvelles par rapport à celles que je connaissais déjà. Ensuite, j’ai aussi voulu améliorer mon niveau de français et acquérir des compétences culturelles significatives que je pourrai partager avec mes étudiants en Colombie à mon retour.
Pour moi, il est essentiel de continuer à apprendre et de mieux comprendre l’aspect culturel qui accompagne l’apprentissage et l’enseignement d’une langue étrangère. De plus, en tant que Colombienne, j’aime profondément mon pays et ma culture, mais je sais que, malheureusement, beaucoup de personnes à l’étranger ont une vision stéréotypée ou négative de la Colombie. C’est pourquoi l’une de mes grandes motivations pour devenir assistante a été de contribuer à briser ces stéréotypes et de montrer que, malgré certains défis, notre culture est riche de sagesse, de beauté, de diversité, de joie, de sciences et de traditions qui font de notre pays une destination incroyable pour tant de voyageurs.
Cependant, cette expérience n’est pas uniquement l’occasion de représenter mon pays : elle me permet aussi de déconstruire certains stéréotypes que l’on peut avoir en Colombie à propos de la France et de son peuple. J’ai vu en cette opportunité une chance d’apprendre tout ce que la France a de bon à offrir, et ainsi, à mon retour, d’encourager mes étudiants universitaires à s’intéresser davantage au français. Malheureusement, en Colombie, cette langue n’est pas encore perçue comme utile ou attrayante par beaucoup, mais je souhaite changer cette vision en partageant tout ce que j’aurai appris ici.
Enfin, être assistante, pour moi, va bien au-delà de l'enseignement de la langue espagnole. C’est une chance d’être une véritable ambassadrice de ma culture, tout en apprenant à mieux comprendre celle des autres. Comme on dit souvent : « Le danger en Colombie, c’est que vous ne voudrez plus repartir ! »
Nathan : C’est vrai que les sciences naturelles et la médecine sont mes passions principales, mais les langues sont aussi un domaine important pour moi. J’ai commencé mes études de français à l’âge de 13 ans, inspiré par le fait que j’ai de la famille dans des pays francophones et je voulais être plus proche d’eux ! Le français m’a aidé de faire ça, mais il a aussi rendu possibles des expériences que je n’aurais jamais imaginées. Avec le français, je sens que j’ai déverrouillé un nouveau monde – un monde que j’ai hâte d’explorer. C’est ça qui m’a motivé de devenir assistant d’anglais ici au lycée : je voulais travailler à donner les élèves l’opportunité d’avoir les expériences étonnantes qui sont possibles après qu’on gagne la capacité d’interagir avec des personnes différentes. J’espère que les étudiants avec lesquelles je travaille auront l’opportunité à voyager dans des pays anglophones avec plus de confiance grâce à ce qu’ils ont appris !
Cela fait maintenant quelques mois que vous êtes installés, comment se passe le travail ?
Angie : Le travail se passe très bien jusqu'à présent. Au début, j’ai été un peu déstabilisée par le système des deux emplois du temps différents dans les lycées, comme la « semaine A et semaine B » ou « semaine 1 et semaine 2 ». Cela a été un vrai casse-tête au départ : je ne comprenais pas toujours les horaires, les cours ou à quel lycée je devais me rendre tel ou tel jour. Pour vous donner un peu de contexte, je suis assistante d’espagnol dans deux établissements : le Lycée Sidoine Apollinaire à Clermont-Ferrand et le Lycée Valéry Giscard d’Estaing à Chamalières.
Heureusement, tout cela n’a été qu’une question d’adaptation. J’ai toujours pu compter sur l’aide de mes professeures référentes et des autres enseignants avec qui je travaille. Au début, je leur écrivais presque tous les jours pour poser des questions, et bien que je craignais parfois de les déranger, je ne me suis jamais sentie comme une gêne. Tout le monde, y compris le personnel administratif, m’a guidée avec beaucoup de patience – peut-être même un peu trop, hahaha !
En ce qui concerne le travail en lui-même, je suis très satisfaite. Je me considère chanceuse d’avoir été affectée à de bons établissements où les administratifs, les enseignants et les élèves sont, dans l’ensemble, très aimables. Les étudiants participent généralement avec enthousiasme et s’intéressent à apprendre de nouvelles choses. Ils ont également l’esprit assez ouvert aux autres cultures, ce qui n’est pas toujours le cas partout.
Une autre chose qui m’a beaucoup enrichie est le fait d’observer, de soutenir et de préparer des cours avec les enseignantes que j’assiste. Cela m’a permis d’apprendre énormément, non seulement sur la manière d’organiser des séquences pédagogiques axées sur des thématiques culturelles, mais aussi sur des sujets de culture générale, d’art et même d’histoire que je ne connaissais pas. C’est quelque chose qui me plaît énormément, et je pense que je pourrais intégrer ces approches dans mon travail une fois de retour en Colombie.
Au début, j’ai trouvé un peu étrange les dynamiques de classe ici, notamment le rôle très marqué entre professeur et élève. La manière dont les cours se déroulent est souvent différente de ce que je connaissais en Colombie. Là-bas, la relation entre enseignants et élèves est généralement plus proche. Les élèves respectent le professeur, mais il est aussi fréquent que cette relation devienne amicale, tout en conservant le cadre professionnel. Ici, ce n’est pas tout à fait pareil, et cela a été un petit choc culturel, partagé par d’autres assistantes latino-américaines avec qui j’échange.
En résumé, je suis très contente de cette expérience. Bien sûr, tout n’est pas facile, et tous les groupes d’élèves ne sont pas toujours aussi réceptifs ou participatifs. Cependant, mon expérience en tant qu’enseignante en Colombie m’a beaucoup aidée à gérer les différentes situations en classe. Je suis également reconnaissante envers mes collègues enseignantes, qui m’ont toujours soutenue et ont cru en mon professionnalisme et mon expérience.
Nathan :Ça se passe bien ! C’est en fait la première fois dans ma vie que j’enseigne officiellement, alors beaucoup des choses sont encore nouvelles pour moi. Les élèves font des efforts sincères que j’apprécie toujours – en marchant dans les couloirs, je suis toujours accueilli par des « Hello » ! Dans toutes les leçons, les élèves participent bien. J’aime travailler avec le département anglais aussi. Mes collègues sont tellement géniaux et accueillants !
Quel est votre regard sur la France et sur la ville de Clermont-Ferrand plus particulièrement ?
Angie :
Ma première expérience en France n’a pas été très agréable. À vrai dire, j'avais beaucoup de doutes au début, et je ne savais pas si je voulais revenir. Mais je me suis dit à moi-même : « Cette fois, la France pourrait me montrer son côté plus chaleureux, hahaha ! » Et bien, cette fois-ci, en tant qu’assistante, je découvre un aspect beaucoup plus positif de la France en général. J’apprécie beaucoup Clermont-Ferrand. C’est une ville agréable, à taille humaine, où il fait bon vivre. Les habitants sont accueillants, et j’ai l’impression de m’y être bien intégrée. Le cadre de vie ici est vraiment agréable, entre la beauté des volcans et l’ambiance conviviale.
Bien que, venant d’une grande ville comme Bogotá, Clermont-Ferrand me paraisse plus petite, j’y trouve tout ce dont j’ai besoin. C’est une ville calme et pratique, et j’ai eu la chance de découvrir des endroits incroyables comme le Puy de Dôme. J’ai aussi fait des randonnées et, pendant mes vacances, j’ai eu l’opportunité de voyager dans d’autres villes. Ce qui est un peu plus difficile pour moi, c’est le transport pour sortir de Clermont-Ferrand. Il n’est pas toujours facile de se rendre dans d’autres grandes villes, car il faut souvent passer par Lyon ou Paris pour pouvoir aller ailleurs. Cela prend un peu plus de temps, mais rien que les trains et les bus ne puissent arranger, et franchement, cela ne me dérange pas trop. Vivre ici reste une expérience agréable, et je suis heureuse d’avoir eu l’opportunité de découvrir Clermont.
Nathan : En fait, ce n’est pas ma première fois ici en France : ce séjour est le quatrième de ma vie, et j’ai passé la plupart de mon temps en France à Paris. Cependant, c’est ma première fois en Auvergne et à Clermont-Ferrand, alors c’est certainement unique par rapport à la France que j’ai connue auparavant (la France parisienne). J’aime bien Clermont-Ferrand. Venant du Michigan, Clermont-Ferrand est très différent de ma ville maternelle. Ici, on a des montagnes, des volcans, des cathédrales épiques, et l’architecture étonnante. Il fait aussi moins froid que dans le Michigan, quelque chose que j’apprécie ! J’aime l’allure médiévale de la ville historique aussi, où on a beaucoup de petits magasins artisanaux. Comme un fan des sports (surtout le football américain et le baseball), les sports de cette région m’intéressent : je suis allé déjà aux matches de Clermont Foot 63 et de l’ASM rugby !
Quel est votre meilleur souvenir jusque-là ?
Angie : Je ne pourrais pas choisir un seul souvenir, car il y en a plusieurs qui m’ont marquée. Un des moments que j’ai beaucoup appréciés a été lorsque ma professeure référente Anabel Fonseca m’a accueillie dès mon arrivée en ville et m’a accompagnée dans plusieurs démarches administratives. Cela m’a vraiment fait sentir soutenue et bienvenue ici ! Un autre souvenir précieux a été quand ma professeure référente de Chamalières, Cécile Guille, m’a invitée à découvrir le Puy de Dôme le deuxième jour de mon arrivée. C’était une belle façon de commencer mon aventure en France, et ce sont des souvenirs que je n’oublierai jamais.
Je me souviens aussi avec beaucoup d’affection de mes premières classes, où j’ai pu partager la beauté de mon pays avec les élèves. Beaucoup d’entre eux, et même certains professeurs, ont été surpris de découvrir des aspects de la Colombie qu’ils ne connaissaient pas. Ce moment a fait très gratifiant pour moi. Après la classe, lorsque j’ai demandé aux élèves ce qu’ils pensaient quand ils entendaient « Colombie », beaucoup ont répondu « tourisme, voyages, diversité, beaucoup de nourriture délicieuse, des gens gentils et heureux, danses », ou simplement « ohhh je veux y aller ! ». Ces réactions sont des moments inoubliables pour moi et m’ont confirmé que ce travail est vraiment une belle expérience d’échange culturel.
Nathan : Jusque-là, mon meilleur souvenir est en fait mes voyages que j’ai faits : pendant les vacances de la Toussaint, j’ai beaucoup découvert en allant à Paris, au Luxembourg, et en Belgique. Je suis allé aussi en Suisse ! Je voudrais profiter de mon temps ici en Europe autant que possible par l’utilisation des transports publics comme les trains. Aux États-Unis, c’est plus difficile à voyager, et pour la plupart, il faut conduire (les trains ne sont pas partout).
Quels conseils donneriez-vous aux futurs assistants ?
Angie : Je donnerais plusieurs conseils aux futurs assistants. Tout d’abord, Un conseil important que je donnerais aux futurs assistants est de bien gérer leur budget, surtout en ce qui concerne le salaire, qui n’est pas très élevé. Bien que Clermont ne soit pas une ville particulièrement chère, le salaire des assistants peut parfois rendre la gestion financière un peu difficile. C’est pourquoi il est essentiel de faire des économies avant de venir et d’être organisé avec ses finances. Donc, si vous avez l’intention de voyager, il est important de prévoir un petit budget pour vos escapades pendant les nombreuses vacances, car cela peut rapidement devenir une belle opportunité de découvrir la France et ses environs.
Un autre conseil important est de prendre au sérieux le rôle d’ambassadeur de leur pays et de leur culture. Les étudiants français, notamment dans des villes comme Clermont, n’ont pas toujours l’occasion de découvrir d’autres pays et cultures, et c’est une opportunité pour nous de leur offrir un aperçu enrichissant. Il est essentiel de bien suivre les conseils des professeurs référents dès le début, car leur expérience et leur soutien sont précieux pour s’adapter rapidement.
Je recommande également de commencer les démarches administratives dès que possible après leur arrivée. Ces formalités peuvent prendre beaucoup de temps, parfois plus que dans nos pays d’origine, et dans mon cas, cela a été un véritable défi au début. Cependant, comme tout dans la vie, c’est une question d’adaptation.
Enfin, Il est aussi important de rester ouvert à la culture locale et aux coutumes, même si cela inclut parfois des commentaires difficiles à entendre sur nos pays d’origine. Il faut comprendre que ces stéréotypes existent, mais qu’en restant respectueux et ouverts, nous pouvons les déconstruire et offrir une vision plus positive de nos cultures.
Nathan : La meilleure chose que vous pouvez faire comme assistant est d’apporter l’énergie et l’enthousiasme au travail. Ce n’est pas grave si vous n’avez pas beaucoup d’expérience comme prof : l’anglais est votre langue maternelle, soyez confiant de votre capacité de l’enseigner ! Les étudiants sont curieux et peuvent bien bénéficier de quelqu’un qui veut interagir avec beaucoup de bonne volonté.