Les affaires se sont succédé tout l'après-midi, de la délinquance de quartier (vol de scooter) à du gangstérisme international (un trafiquant albanais condamné à 7 ans en 2018, en fuite au Royaume-Uni, interpellé fin 2023).
Une nouveauté cette année : des affaires examinées en visioconférence puisque le prévenu est incarcéré dans un lieu éloigné (Rennes puis Rodez). Il s'agissait de multirécidivistes des points de deal (guetteurs ou revendeurs), recrutés sur Internet pour des « missions » de quelques jours.
Puis, un passage à tabac à Issoire, qualifié de « violence en réunion, avec préméditation et usage d'une arme », est examiné. Les deux agresseurs présents à l’ausience sont des marginaux.
Le professeur qui prévenait en classe, un peu cyniquement, qu'en correctionnelle on juge « des clochards qui se volent leurs chaussures entre eux » ne se trompait pas : l'un des tabasseurs a été retrouvé parce qu'il portait les chaussures de la victime (mordu par le chien, frappé au marteau).
Justice intraitable : La présidente qualifie, lors de l'examen de personnalité, de « frustre » un beau-père soupçonné d'agressions sexuelles sur ses belles-filles, estimées « simplettes » par la psychiatre.
Enfin, un « dossier dramatique et douloureux », dixit la présidente : un homicide involontaire sur la quatre voies pénétrante (à la sortie vers Cataroux). Le chauffeur, non alcoolisé, qui avait pris la précaution d'attacher son chien et qui affirme avoir vu le cycliste, estime mal son allure et le heurte en se rabattant. L'expert en cinétique estime que la vitesse était respectée. Les témoins confirment. Mais ce moment de distraction a provoqué deux drames : la mort du cycliste, entraîneur d'un club de vélo, et un effondrement psychique du chauffard (qui ne cherche pas à se défendre à l'audience), incapable de travailler, qui a pris 20 kg alors qu'il était sportif.
Drames sociaux, drames familiaux, drames de la route. Une audience correctionnelle est parfois un condensé de douleurs.